D’inspiration, de réflexion en messages de l’univers, l’esprit bouillonne dans un corps à l’arrêt.

J’ai commencé mon changement de vie le 28 février 2020. J’annule tous mes événements collectifs planifiés à Amiens et je m’autorise à vivre libre pour m’épanouir individuellement. Achat du camping car (CC), état des lieux de sortie de l’appartement, rapide “au revoir” aux copains, je pars vivre sur les routes à l’année.

Mon projet est de proposer mes soins individuels (Reïki, massages) dans le camping car surnommé « la Spirit’Bubble » et installer, au gré des villages et des événements, ma grande tente écologique Canvascamp dit « La Bulle de Charlotte » pour mes séances collectives de méditation et de sophrologie.

1ere étape: direction Toulon

Dès le 3 mars, je descends rapidement vers le sud de la France pour aider une amie à déménager.

L’idée initiale est de prendre trois semaines de vacances. Le climat méditerranéen aide à réduire les coûts de chauffage dans le CC. Ce qui offre un budget gasoil plus large pour voyager à travers les parcs nationaux et régionaux des Calanques et de Camargue et savourer cette liberté retrouvée. Reprise prévue du « travail »le 28 mars ou doit commencer ma formation chamanique intitulée « Vivre chamaniquement » avec Willem Hartman en Dordogne.

Douce liberté. Aller où le vent me porte, quand je le décide, ressentir et écouter l’appel d’une montagne, d’un village médiéval, d’une rivière… Voyage du corps. Il y a bien sûr la recherche perpétuelle d’eau potable et du spot ( lieu idéal) pour passer la nuit sans gêner ni la Nature, ni les humains.

Le mental est heureux, il vit ce qu’il défini comme sa notion de liberté. Le petit coté « bohémienne » de mon âme est comblé. Le corps est actif et sportif, en joie de déployer ses capacités.

Top départ : confinement

17 mars…. L’annonce tombe : jour 1 du confinement lié à l’apparition du covid -19 en France. Je suis en Camargue à Port-Saint-Louis-du-Rhône très exactement. Je décide de rester ici les 15 jours annoncés. J’ai trouvé un coin agréable, quasiment sans voiture, de l’herbe, des arbres le tout face au Rhône qui coule devant mes fenêtres. Impossible de bouger, confinée mais dans un lieu charmant. Tout est calme en moi.

Jour 3, la police municipale m’annonce qu’à partir du 1er avril et par degré municipale, il est strictement interdit de stationner pour tout véhicule de loisir dans la ville. Le doute commence à s’installer doucement. Je reste positive, nous sommes le 20 mars, j’ai du temps devant moi pour profiter de cet espace.

21 mars, les gendarmes viennent me voir et me demandent gentiment de rentrer chez moi. Sauf que mon « chez moi » est mon camping car. Sympathiques, je leur explique ma situation et ils la comprennent. Toutefois, la graine est semée en moi : la restriction, encore, de mon espace de liberté.

Les annonces de la loi d’urgence sanitaire arrivent. Je m’inquiète un peu plus de ma situation d’itinérance, sans eau potable à proximité directe. Je dois prendre mon vélo et partir remplir des bidons de 5 litres en centre-ville pour boire, faire la vaisselle et me laver. J’avais bien noté l’absence de bornes gratuites pour recharger l’eau du CC mais je n’étais pas censée rester aussi longtemps à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Cela renforce mon sentiment d’étouffer. Je relativise, je vis au grand air, mon chien peut se balader et les températures sont douces. De plus, les forces de l’ordre sont compréhensifs et il y un véritable échange et respect mutuel.

Prise de pouvoir des peurs

Je croise de nouveaux la police municipale. Je décide de les interpeller afin de savoir si le mairie a décidé de lever l’interdiction totale dans la ville aux CC le temps du confinement. Rien du tout, « il n’est pas de la responsabilité de la mairie de gérer ceci ». L’émotionnel prend le dessus, la panique entre amendes de stationnement et amendes de déplacements commencent à m’envahir plus sérieusement… La colère monte sur l’absence de solidarité dans notre société. Finalement, nous discutons un peu plus et je comprends bien la problématique de fond, le lieu est très agréable et attire donc le tourisme de masse. Malheureusement, tous les touristes ne sont pas écolo, ils jettent les détritus au sol et dans l’eau du Rhône, polluent en vidant leur eaux pleines de produits chimiques dans l’herbe… Afin de limiter l’impact environnemental, une aire de camping car a été ouverte.

Cette fameuse “aire de camping car” est gérée par une entreprise privée appelée “Camping car Park”. Les tarifs sont simple , pour 24H de parking avec l’eau et électricité je dois payer 10€… Mon cœur ne fait qu’un tour, 45 jours de confinement à 10€/jours, on a vite fait le compte ! Le tout sans oublier que mes vacances devaient s’arrêter début avril avec une reprise des soins énergétiques. Auto-entrepreneur, il m’est impossible et inconscient de proposer des soins Reïki en plein confinement et épidémie de covid – 19 ! Même si, je suis convaincue qu’un soin énergétique ou une séance collective de sophrologie aideraient véritablement les gens dans cette situation anxiogène.

Mouvement

21 mars, je m’installe face à l’aire de camping car, devant les barrières. Je ne suis plus sur la voie publique à proprement parlé, je suis tranquille niveau stationnement pour la mairie et pour me ravitailler en eau potable. Ma pression diminue. Je me sens plus tranquille et encore une fois, le climat doux et la solitude qui m’entourent adoucissent l’âme.

22, 23 mars, j’ai la visite de gendarmes en journée et en soirée. Aucune agressivité, juste de la prévention et je dois ré expliquer que je vis à l’année dans mon camping car.

La loi « d’état d’urgence sanitaire » a été voté, mon cœur bondit, mon âme sursaute. Tout quitter pour vivre en itinérance, libre et se retrouver enchaînée à du béton au bord d’une route à justifier mon style de vie et mon identité quotidiennement. Encore une fois, je tente de prends du recul, c’est temporaire et justifié par un virus, les forces de l’ordre sont toutes respectueuses et sans aucune agressivité. C’est bien mon corps et mon mental qui se sentent enfermés et privés. Toutefois, l’ascenseur émotionnel est en route depuis quelques jours et mon hygiène de vie s’affole. Excès de nourriture pour combler l’émotionnel en panique, mauvaise nourriture industrielle, sucre, graisses saturées…

La chute émotionnelle

24 mars, soir de la nouvelle Lune. D’un coup mon corps hurle. Cela fait déjà plusieurs jours que mon corps souffre. Les douleurs reviennent, les tendons, les muscles se contractent, les articulations se bloquent. Je connais ces signaux d’alerte. Plusieurs raisons, je mange très mal déjà et le sommeil est agité. La vie en camion est plus éprouvante, la lessive et la vaisselle à la main dehors parfois dans le froid, porter les bidons d’eaux. Les nuits ont été froides avec des 5 degrés dans le CC.

Mais au delà des justifications physiques, il y a les justifications mentales et émotionnelles.

Ainsi, la nouvelle lune, première du printemps a exacerbé les difficultés de notre monde, le renouveau de la vie doit passer par le lâcher-prise du passé… Cette lune me fait vivre dans mes tripes ce virus. Je tousse à m’en décoller les poumons, je bous de l’intérieur, les courbatures apparaissent violemment. Rapidement je comprends que mon corps hurle des symptômes de notre société. Il rejette et évacue ce mal, ces maux ! Je me prends en charge. Nettoyage de l’espace et rituel chamanique, tambour, encens, j’écoute mon corps. Bien plus, j’écoute mon âme et l’univers. Le message est clair : « prends soin de toi, reviens à ton état de paix intérieure, sans rien attendre de l’extérieur. Tu es seule responsable de ta paix et de ton bonheur. La liberté est dans ton être, ton esprit. Domine ton mental et ne le laisse pas gagner par des peurs qui ne sont plus les tiennes. La peur est un virus qui se propage aujourd’hui dans le monde et se transforme en maladie. Le mal – à – dit. »

Voilà une première nuit de messages d’amour et de paix. Que le changement du monde s’opère par le changement intérieur de chaque être humain. Je reçois et les comprends. Toutefois, j’ intellectualise.

L’expérience spirituelle

Mon corps continue donc de me parler et m’envoie des signaux d’alerte. Les douleurs se fond plus diffusent, plus vicieuses.

Je reprends le yoga de façon plus rigoureuse. Je diminue l’alimentation industrielle. Je prends le temps de m’auto-masser, je fais des méditations pour me reconnecter avec mon Moi profond. Je le laisse s’exprimer de nouveau. Je pratique des nettoyages et circulation énergétiques au quotidien de mon corps et de mon âme.

Et me voilà, le 28 mars. Jour ou ma formation chamanique aurait dû commencer. Je me suis réveillée en ébullition d’écriture. Un besoin de partager ce message de vie.

Je reprends mon site internet et je relis le A propos : « Puis le chemin de voyage s’arrête, la maladie prend place. Des années de souffrances physiques et mentales s’installent. Je creuse mon âme, mon esprit, mon corps. Je jongle entre médecins, hôpitaux, traitements lourds et énergéticiens, aromathérapie et techniques de bien-être. La recherche du moi profond passe souvent par l’expérience de « qui je ne suis pas ». La leçon est apprise, le bonheur est à un seul endroit : en moi ! »

Ainsi, la leçon n’est pas acquise ! Elle est « apprise » c’est à dire intellectualisée, comprise et mise en application dans l’écoute de mon corps en souffrance. J’écoute mes maux dans mes maux. Telle est ma vérité actuelle. Le mental reprend son pouvoir dans les moments de « crise », de bousculement des habitudes. Les peurs hurlent et viennent s’immiscer comme des virus dans nos êtres. Elles deviennent nos pensées et nous finissons par nous identifier à nos pensées et donc à nos peurs…

J’ai cette immense change d’avoir intégrée que je ne suis pas mon corps ni mes pensées. Ainsi, quand mes pensées de peur reprennent possession de mon corps, j’écoute le message et je prends le recul.

– Je m’auto-guéris en acceptant mes limites.

– Je m’auto-guéris en acceptant que l’ego a repris le pouvoir.

– Je m’auto-guéris en ne portant aucun jugement de valeur sur cette situation. C’est. Voilà tout.

– Je m’auto-guéris en nettoyant mon émotionnel.

Changeons-nous pour changer le monde

Cette situation de crise du corps en plein confinement me sert à me soigner plus profondément.

Je vais creuser plus loin dans mes pensées limitantes, dans mes schémas qui enferment ma propre liberté. Personnellement, je travaille surtout la notion de liberté qui résonne chez moi depuis des années, depuis ma naissance même.

Je dois intégrer corporellement, spirituellement, émotionnellement et physiquement que ma liberté est en moi, en mon être profond, en à la connexion à l’univers. Je dois apprendre à vivre ma vie quotidienne en conscience et en éveil, connectée à ce Moi supérieur.

A l’humanité

Je sais que quelque soit les traumatismes et les blessures, mon Moi « spirituel » n’a jamais pu être blessé. Il rayonne en moi comme il rayonne en chacun de nous. C’est à nous de nettoyer et de ne pas laisser parler,  ni agir, nos autres couches que sont l’ego, le mental, les pensées, les peurs, l’éducation, les normes ou encore la « morale ». Tout ceci ne sont que des limitations de nos êtres, ils nous empêchent de nous réaliser, de nous développer tel que nous sommes.

Nous sommes nos propres prisons. Confinée ou non, seul mon être profond m’apporte ma ligne de conduite, mon chemin de vie, ma liberté…